Mise en boîte

Friendly Takeover de Boris Tellegen (2017) et Wonderland d’Akay et Olabo (2018) offraient ainsi deux tentatives particulièrement réussies d’accorder le graffiti à l’espace muséal, en dévoilant précisément au public ce qui en constitue la part la moins « exposable » :  sa liberté d’action. De l’aveu de Raphaël Cruyt, cofondateur du lieu, « Dream Box » constitue une « mise en perspective » de ces événements. Prolongeant une saison 2018 dédiée à la désobéissance civile et au libre arbitre, l’exposition se veut une plongée dans la pensée intuitive. Elle convoque à ce titre cinq artistes et collectifs autour d’une thématique commune : l’illusion et la magie. Dans les divers espaces du Mima se succèdent ainsi un « Psycho Palace » d’Elzo Durt, un espace  immersif et faussement symétrique du collectif Hell’o, un « piano » en réalité augmentée d’Escif, un vaste mobile de Felipe Pantone et une parodie labyrinthique de start-up artistique signée Gogolplex. Au dernier étage, les artistes ont également été invités à faire une sélection dans les collections permanentes, et à expliquer leur choix. Malgré l’ambition affichée – rompre avec les conventions curatoriales et le parcours balisé des expositions pour mieux embarquer le public dans une « expérience » –, l’ensemble déçoit. À l’exception d’Escif, dont l’installation souligne habilement l’écart entre nos usages ludiques des technologies et leurs impacts sociaux et matériels, les propositions paraissent plutôt convenues. Si bien que la magie attendue cède devant une vague impression de déjà-vu.