Méditerranée rime avec modernité

Habiter le mythe méditerranéen », est d’élargir le propos en traitant le thème des rapports entre modernité et Méditerranée dans l’architecture au XXe siècle. Selon plusieurs niveaux de lecture allant du plus « technique » au plus didactique, le parcours, jalonné de nombreux plans, photographies, diaporamas, maquettes, sculptures et peintures, illustre onze cas de « concepteurs » associés à leurs réalisations les plus exemplaires. La plus mythique d’entre toutes est sans conteste la villa Malaparte à Capri conçue par l’architecte rationaliste Libera, à la fois romanesque et austère, atypique et archaïque, mais aussi surréaliste par son escalier d’église baroque. Chez Le Corbusier, la sensibilité méditerranéenne s’exprime de différentes manières : celle des années 1920 avec une architecture dite « puriste » dont la villa Baizeau à Carthage est l’archétype, puis celle d’après-guerre,  avec la « Cité radieuse » de Marseille qui l’engagera dans une autre voie baptisée « brutaliste ». À l’instar de Le Corbusier, l’architecte catalan Joseph Lluis Sert défend l’idée d’une architecture méditerranéenne et solaire. Son village d’Ibiza inspirera de nombreux architectes. Fernand Pouillon se nourrit aussi de références méditerranéennes et réinterprète avec bonheur quelques archétypes de la tradition provençale. Hanz Hartung est peintre, mais la question de l’architecture est centrale pour la compréhension de son œuvre. Rien d’étonnant à ce qu’il se soit engagé sa vie durant dans la conception de ses différents lieux de vie, dont celui de Minorque, qui s’inspire des habitations traditionnelles de l’île, et celui d’Antibes aux lignes pures, dont il a fait sa fondation.