Peinture - Martin Barré a commencé à peindre en 1954. Le premier tableau de l’artiste acquis par Jean-Claude Gandur dans le cadre de sa Fondation muséale date de 1956.
En tout, la collection Gandur pour l’art possède 26 tableaux du peintre français couvrant les différentes périodes de sa carrière. Quatorze toiles réalisées entre 1956 et 1967 sont exposées au Musée des beaux-arts de Rouen, dans le cadre de la troisième édition du partenariat de la fondation avec la Réunion des musées métropolitains Rouen Normandie. Moins d’une quinzaine d’œuvres, c’est peu, mais suffisant pour comprendre la démarche de Martin Barré, lancé dès cette première décennie dans une économie de moyens qui vise l’épure absolue. On embrasse d’un seul regard une palette réduite au rouge et au bleu, bientôt mélangés en camaïeux de noirs et de bruns posés sur des fonds beiges unis. On saisit la filiation perceptible avec les peintres classiques, dans une nuance de vert ou d’ocre, dans le pli et le dépli d’un motif. La place laissée au vide pour le faire advenir sur la toile, l’abandon du couteau et de la brosse pour un tracé direct aux tubes – préalablement emplis des mélanges de pigments préparés par l’artiste –, le geste nié, raturé, biffé. L’apparition du motif de la flèche et l’usage de la bombe aérosol. L’aboutissement comme un évanouissement, avant de faire une pause pour revenir des années plus tard à une peinture géométrique. Mais cela, l’exposition ne le montre pas. Il y a déjà suffisamment à voir et à aimer dans ces quelques toiles radicales.
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Martin Barré, aperçu d’une décennie radicale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°763 du 1 avril 2023, avec le titre suivant : Martin Barré, aperçu d’une décennie radicale