Bordelais de naissance et Parisien d’adoption, Albert Marquet était aussi normand de cœur. Le peintre arpenta inlassablement les principaux sites de la région : Étretat, Rouen, Dieppe ou Honfleur, y réalisant quelques-unes de ses plus belles marines.
Sans oublier, bien sûr, Le Havre où il peignit, exposa et noua une relation fructueuse avec les amateurs locaux qui lui achetèrent très tôt des tableaux. Des liens privilégiés qui expliquent que le Musée d’art moderne André Malraux conserve pas moins de quatorze toiles, vingt-trois dessins et une estampe de Marquet. Pourtant, malgré la longue histoire entre la région et le peintre, aucune exposition d’envergure n’avait jamais été organisée sur ses nombreuses escapades normandes. C’est désormais chose faite, grâce à cette manifestation solaire qui rassemble une soixante d’œuvres. Au gré des salles, on suit ses pérégrinations mais aussi son évolution plastique, des audaces chromatiques de ses jeunes années à la recherche d’une synthèse plastique épurée. Toutefois, ce qui est immuable, c’est son sens de la composition, car Marquet a inventé une manière de peindre presque en plein air. Il réalisa en effet invariablement ses tableaux, non pas en plantant son chevalet sur le motif, mais en l’observant depuis la fenêtre de son hôtel. D’où ce cadrage immuable et un brin répétitif de paysages saisis en surplomb, qui est devenu sa marque de fabrique. Une jolie exposition qui donne envie de mettre ses pas dans ceux de l’artiste et de sillonner la côte.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Marquet les pieds dans l’eau
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : Marquet les pieds dans l’eau