Marcel Imsand

Deux semblent lui suffire : cordialité et simplicité. Porter sur les autres ce double regard justifie le sens de sa démarche. Muni de ce sésame et armé de son Leica, il est aussi à l’aise avec Béjart, Rubinstein, Giacometti et Barbara qu’avec Luigi le berger marchant à la tête de son troupeau, les frères de Vaulruz coiffés de leurs chapeaux usés ou les danseuses anonymes  riant devant un tableau de Toulouse-Lautrec.

Quand il « sent les gens », alors le miracle est dans « la boîte ». Marcel Imsand expose pour la troisième fois ses clichés en noir et blanc, sculptés et contrastés seulement par la lumière naturelle. Cet artiste couvert de prix et d’honneurs entend rester un artisan de la beauté saisie dans son essence, c’est-à-dire quand elle naît de l’instant, que l’œil en capte l’origine et que la pellicule la restitue entière, sans l’altérer. Deux mots figurent encore dans son vocabulaire de taiseux et réunissent les autres : complicité et amitié. Marcel Imsand les apprécie spécialement. Sans cela, pas de clichés pour partager l’émotion et le rêve.

À Léonard Gianadda, son ami et complice depuis trente ans, Marcel Imsand a offert ses plus somptueux tirages. Paysages et visages, autant de témoignages de son art et de leurs liens sobrement accrochés autour de l’atrium. Sans paroles inutiles.