Art Contemporain - Il y a un peu plus d’un an, le Grenier à sel inaugurait avec l’exposition « Ce que disent les plantes » une trilogie consacrée aux « symptômes du vivant ».
Son ambition était de sonder la façon dont l’art numérique aborde les « autres qu’humains » et les liens que nous cultivons avec eux. Dans ce deuxième volet, quinze artistes explorent la nature toute particulière de notre relation aux machines. Leurs œuvres, qui vont de la vidéo à la sculpture, en passant par l’installation et la photographie, dessinent un territoire fait d’interactions complexes, entre attachement et dépendance. À l’orée du parcours, une frise chronologique, deux extraits de films et un automate du début du XXe siècle rappellent au visiteur que le fantasme d’animer la matière et de donner vie à des êtres artificiels est ancien. Pourtant, c’est plutôt l’imaginaire techno-capitaliste des Gafam et du transhumanisme qui innerve l’exposition, jusque dans son titre emprunté à l’écrivain William Gibson, « Le futur est déjà là ». On glisse ainsi de la curiosité, voire de la fascination, pour les androïdes et les cyborgs chez France Cadet, Stelarc ou Matthieu Gafsou, à l’ironie de Filipe Vilas-Boas, puis au trouble. Dans les œuvres de Heather Dewey-Hagborg, Maxime Matthys, Thierry Cohen, Julien Prévieux, Esmeralda Kosmatopolous ou Donatien Aubert, les êtres artificiels qui nous entourent prennent en effet un tour aliénant : ils sont essentiellement campés en instruments de surveillance et de contrôle des corps, à mille lieues des promesses d’émancipation lancées par les premiers automates…
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Machines animées
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°781 du 1 décembre 2024, avec le titre suivant : Machines animées