Avant l’objet, quel qu’il soit, il y a l’idée.
Traduire cette idée est assurément l’une des phases essentielles, sinon visible, de la création d’un objet. Quel mode de représentation est-il susceptible d’assurer cette « transition » ? Le dessin, évidemment, qu’il soit manuel ou assisté par l’outil numérique. Or, quelle est précisément la place de ce dessin préparatoire dans la genèse d’une œuvre ? C’est ce que tente de montrer cette exposition proposée par le musée des Arts décoratifs, à Paris, et qui s’intitule : « Dessiner le design ».
Celle-ci réunit quelque deux cents dessins sur papier « récents » d’une quinzaine de designers choisis « pour leur pratique active et quotidienne du dessin », tels Ronan et Erwan Bouroullec, Pierre Charpin, Marc Newson, Jasper Morrison, Konstantin Grcic, ou encore, Naoto Fukasawa. Objectif de la présentation : « Évoquer la place du geste dans l’expression de la pensée d’un créateur, la naissance d’une idée et le début de ses développements, mais aussi envisager le dessin comme un langage. » Vaste programme !
Dans un essai intitulé « L’Idée du peintre parfait », tiré de son livre Abrégé de la vie des peintres (1699), l’artiste et critique d’art Roger de Piles (1635-1709) dit du dessin que : « Par rapport au tableau dont il est l’idée, ou par rapport à quelque partie dont il est l’étude, il mérite toujours l’attention des curieux. » Il n’a pas tort. Il est, en effet, assurément fascinant d’observer un tracé passer du stade du croquis, se répéter au fil des pages tout en se modifiant subrepticement jusqu’à atteindre l’exacte proportion.
Si le discours oral produit des images mentales, le dessin, lui, permet, et c’est en quelque sorte sa raison d’être, de les matérialiser. Or, ce vecteur de communication est tout sauf neutre. Il se plie à certains codes qui changent, évidemment, en fonction de leur destinataire. C’est ce que relate cette exposition, en dévoilant différentes phases d’élaboration d’un projet : études préparatoires, perspectives d’atmosphère, recherches formelles, croquis de concept, esquisses de présentation et images de communication, voire œuvres plus intimes, sinon davantage artistiques. À l’heure où les technologies numériques révolutionnent le rôle du dessin en lui offrant sans cesse de nouvelles perspectives, la main ne semble plus pouvoir se passer de l’ordinateur, et vice versa heureusement.
« Dessiner le design », musée des Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, Paris Ier, tél. 01 44 55 57 50, www.lesartsdecoratifs.fr, jusqu’au 10 janvier 2010.
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À l’origine du design, le dessin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°618 du 1 novembre 2009, avec le titre suivant : À l’origine du design, le dessin