Peintre flamand du XVIIe siècle, Michael Sweerts est un artiste dont l’activité est peu documentée
et la vie mystérieuse. Entre peintures et eaux-fortes,
une soixantaine de pièces présentées au Rijksmuseum d’Amsterdam montre
une œuvre inspirée par
les clairs-obscurs du Caravage.
AMSTERDAM (de notre correspondant) - Né à Bruxelles en 1618 dans une famille catholique, Michael Sweerts (1618-1664) est le disciple d’un maître qui reste inconnu. Vers 1640, il rejoint Rome, où entre 1646 et 1651, il figure dans les registres de la paroisse de Santa Maria del Popolo sous le nom de Michile Suarssi. Son principal commanditaire, le prince Camillo Pamphili, neveu du pape Innocent X, lui confère le titre de chevalier. De retour à Bruxelles, il fonde une académie de dessin en 1656, puis séjourne brièvement à Amsterdam. Suivant un groupe de missionnaires français, il part pour la Chine en 1662. Expulsé de la compagnie, il rejoint Goa où il meurt en 1664. L’œuvre de ce maître flamand n’a été redécouverte qu’au début du XXe siècle. Peintre et graveur, il s’est spécialisé dans les petits formats inspirés de la vie quotidienne, les portraits de gentilshommes, femmes et enfants, autoportraits, mais également dans de grands formats à sujet religieux dont le témoignage principal est la suite des Cinq Œuvres de miséricorde réalisées pour la famille patricienne Deutz, aujourd’hui réparties entre le Rijksmuseum, le Wadsworth Atheneum à Hartford et la Fondation Rau à Zurich. Le traitement de la lumière de Sweerts dénote une influence caravagesque que le peintre a pu subir au contact des caravagistes rentrés à Utrecht après leur séjour romain. Cet intérêt pour l’effet de lumière s’est approfondi à Rome au contact du groupe des Bamboccianti, dont Pieter Van Laer était le représentant. Le clair-obscur caravagesque a été toutefois interprété par Sweerts de façon très personnelle. Associant des références classiques dues probablement à Poussin, il donne naissance à des atmosphères oniriques et inquiétantes.
- LE MONDE SECRET DE MICHAEL SWEERTS (1618-1664), jusqu’au 20 mai, Rijksmuseum, Stadhouderskade 42, Amsterdam, tél. 31 020 6747047, tlj 10h-17h.
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L’ombre de Sweerts
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°145 du 22 mars 2002, avec le titre suivant : L’ombre de Sweerts