Francesco Vezzoli a un sens de la mise en scène et du drame inégalables. Déjà, en 2014, il avait transformé les salles du MoCA de Los Angeles en cinémathèque à la gloire de ses muses et de lui-même.
Avec son superbe ego, Vezzoli s’est emparé de la Villa Sauber à Monaco, avec la complicité du Nouveau Musée, pour dérouler une ode à Marlene Dietrich. Outre des affiches de films de la diva dans laquelle l’artiste se glisse avec plus ou moins de subtilité, l’exposition offre d’étranges portraits de Lili Marlene par Francis Bacon, Amedeo Modigliani, Giorgio De Chirico ou encore Tamara de Lempicka. Ce sont toutes des œuvres de Vezzoli, qui n’hésite pas à jouer de ces signatures visuelles pour réécrire le mythe. Et à brouiller les pistes du vrai et du faux, puisqu’un vrai Matisse est aussi exposé. Comme si la Dietrich avait habité la villa monégasque, Vezzoli a bâti une fiction enveloppante et capiteuse, profondément égotique. Broderies, peintures, affiches et bien sûr un film, la Villa Marlène est un environnement piège qui hypertrophie les codes du star-system. Vezzoli lui-même s’est d’ailleurs grimé en Marlene et, pendant cinq heures, a déambulé dans la maison, en fourreau noir, performance nommée The Song of Songs. Une nouvelle étape performative dans la carrière pailletée de cet artiste des stars qui se met en scène avec une extravagance dont témoigne le film de 2006, Marlene Redux : A True Hollywood Story. Dans ce récit tourné et monté à la mode tabloïd, Vezzoli se met en scène en étoile filante hollywoodienne, brûlée par le système. Dix ans plus tard, il démontre que sa mascarade n’était pas prémonitoire.
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L’obsession Marlene de Vezzoli
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°692 du 1 juillet 2016, avec le titre suivant : L’obsession Marlene de Vezzoli