À la fin du XIXe siècle, durant la période coloniale, les arts d’Indochine suscitent un véritable engouement auprès des Français.
Des bourses et des missions sont octroyées aux artistes pour favoriser leur voyage, et plusieurs écoles d’art appliquées sont créées autour de la région. C’est toutefois avec l’École des beaux-arts de l’Indochine fondée à Hanoï en 1924 par le peintre Victor Tardieu que se développe véritablement un art pictural moderne. Celui-ci va revivifier les arts locaux en leur insufflant un style résolument nouveau fondé sur la combinaison des pratiques artistiques occidentales et des traditions asiatiques. Ce nouvel élan apporté à la production locale connaîtra son point d’orgue lors de l’Exposition coloniale de 1931 au cours de laquelle les peintres indochinois rencontreront un énorme succès.
L’exposition du Musée Cernuschi montre à travers le regard de ces artistes vietnamiens et français, sculpteurs, peintres et laqueurs, les images d’une Indochine idéalisée aux paysages enchanteurs, une finis terrae en quelque sorte qui renvoie au symbolisme de Gauguin. Les scènes du quotidien, dont la femme est souvent le centre, reflètent également cette impression. On retient dans le parcours deux belles huiles sur panneau d’Henry Vollet que ne renierait pas un nabi, les laques d’Alix Aymé, Nguyen Tien Chung et Nguyen Gia Tri dont aucun catalogue, aussi bon fût-il ne peut reproduire les nuances et la profondeur, les subtiles couleurs sur soie de To Ngoc Van, une belle scène intimiste de Le Van Dê, un joli buste de Vu Cao Dàn et surtout le superbe travail de Nam Son, disciple de Victor Tardieu, qui, mieux que tout autre, a su intégrer l’essence de deux cultures.
Musée Cernuschi, 7, avenue Velasquez, Paris-8e, www.cernuschi.paris.fr
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L’Indochine au temps du modernisme
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°653 du 1 janvier 2013, avec le titre suivant : L’Indochine au temps du modernisme