Peinture - À première vue, visiter une exposition de Nina Childress, c’est entrer de plain-pied dans le royaume du kitsch.
Sur les cimaises, des héros d’une certaine culture populaire des années 1980, comme les chanteurs de variétés Patrick Juvet, Kate Bush ou, échappée des sixties, Sylvie Vartan, s’affichent sans vergogne dans des portraits dont les couleurs franches voire criardes se partagent la surface de la toile avec des collages. L’exposition du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds, qui fait suite à la rétrospective de l’été 2022 au Frac Nouvelle-Aquitaine la Meca à Bordeaux, met, quant à elle, le focus sur un détail corporel largement traité dans l’œuvre foisonnante de l’artiste américano-française : la chevelure et les poils (parmi eux, des cils démesurément agrandis), dont la reproduction en matière de texture, couleur, épaisseur, passionne l’artiste. Passée au filtre de l’histoire de l’art, la peinture de Childress peut aussi s’appréhender comme une relecture du genre du portrait : portraits de groupe, portraits individuels, autoportraits, nus, l’artiste explore toutes les facettes de la représentation des corps sur la toile, n’hésitant pas à user d’ironie voire d’autodérision dans ses représentations. Le tout décliné chez cette héritière du pop art et du néoréalisme en « good » et « bad paintings », versions stylistiquement différentes d’un même sujet. Le dialogue avec des artistes suisses présents dans la collection du musée jurassien est particulièrement fructueux : si une certaine parenté avec Caroline Tschumi frappe immédiatement le regard, de nombreux ponts se font aussi avec le minutieux photoréalisme d’un Franz Gertsch, disparu en décembre 2022.
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L’exposition « au poil » de Nina Childress
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°762 du 1 mars 2023, avec le titre suivant : L’exposition « au poil » de Nina Childress