ARLES
Né en 1949 à Venise, Graziano Arici est un ancien photoreporter italien installé à Arles depuis 2012.
L’entrée de ses œuvres au Musée Réattu reformule l’itinéraire d’un photographe à l’aulne de travaux personnels, anciens ou récents. Le retour sur image dresse une réflexion sombre sur l’état du monde, un portrait également en creux d’un auteur qui fut, pendant vingt ans le photographe officiel de La Fenice. On y pense en regardant les photos retravaillées de lui enfant ou face à la pièce monumentale d’un paysage inondé, intitulé The Winter of our Discontent (Voici l’hiver de notre colère), première phrase du monologue de Richard III dans la pièce éponyme de Shakespeare. Si Graziano Arici revendique la démarche de Walker Evans dans le choix de ses sujets, l’usage des nouvelles techniques et le traitement de l’image au tirage l’en distingue par cette recherche d’effets émotionnels si propre à sa photographie. L’ellipse est à l’œuvre, y compris lorsque, à partir de ses différents voyages menés à l’international entre 1986 et 2016, il crée un récit balayant temps, frontières et nationalités. La donation de Sam Stourdzé au musée de 36 tirages argentiques issus de l’exposition Dorothea Lange qu’il organisa à Paris en 1998, offre un autre point de vue sur la manière de témoigner de son temps. La période couverte, 1933-1940, convoque sans appel la misère à San Francisco, l’exploitation des fermiers et l’exode des réfugiés fuyant la sécheresse. Nombre de photographies, telle La Mère migrante, sont passées à la postérité, d’autres moins connues portent tout autant la justesse d’un regard qui traverse le temps sans perdre une once de son intensité.
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L’état du monde selon Graziano Arici
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°746 du 1 septembre 2021, avec le titre suivant : L’état du monde selon Graziano Arici