Les trains font (leur) show show

Les trains peuplent les mondes de François Schuiten, qui signe la scénographie du nouveau musée belge dédié à l’univers du train. Il a pris place dans la gare de Schaerbeek, celle de 1897, agrandie en 1920, et se prolonge dans un bâtiment neuf qui a englobé l’ancienne maison de cheminot dans la scénographie. Prenez votre billet au guichet et validez-le à l’entrée : en route pour le « Train World ». L’histoire des chemins de fer belges commence en 1835 dans un pays qui a acquis son indépendance depuis cinq ans. Il devient rapidement le carrefour européen des grandes lignes, et le train a accompagné, comme le souligne l’artiste scénographe, l’histoire sociale et politique de la Belgique : le travail ouvrier, les premières vacances, les déplacements royaux, mais aussi, plus douloureusement, la Seconde Guerre mondiale. Pudiquement caché derrière un voile, est exposé un des wagons belges de la mort à destination d’Auschwitz. François Schuiten a le sens de la mise en scène. Les locomotives et les wagons présentés, déjà impressionnants par leur taille, sont accompagnés de musiques et de lumières dramatiques. « Nous avons créé un spectacle à l’intérieur d’une boîte noire. C’est un opéra ferroviaire ! » La locomotive Type 12 Atlantic, héroïne de sa bande-dessinée La Douce, est particulièrement choyée avec un effet de fumée sortant de sa cheminée. La maison du cheminot a retrouvé ses meubles des années 1950. Le café fume dans la cuisine. Le wagon de la Croix-Rouge veille sur son malade. Au-delà du spectacle, le patrimoine ferroviaire conservé par la SNCB, restauré et présenté, est tout à fait passionnant.