Moriyama et Tomatsu, actuellement présentés à la MEP, sont deux figures de la photographie japonaise.
Mari Katayama, exposée dans l’espace imparti à la création émergente, est une jeune femme dont les créations, à leur tour, bousculent la vision des choses et marquent les esprits à l’instar de celles de ses deux aînés. La présentation, pour la première fois en Europe, de la série In the Water engage en ces lieux à une mini-rétrospective intéressante par son concentré de pièces phares et de photographies des tout débuts de l’artiste, il y a dix ans. Atteinte à la naissance d’une hémimélie tibiale congénitale, maladie rare induisant chez elle une malformation des deux jambes et de la main gauche, Mari Katayama a été dès l’enfance confrontée au regard que l’on portait sur elle. En réaction, elle a commencé à se mettre en scène et à confectionner tout un univers foisonnant de détails où elle transcende son corps et son handicap dans un décor conçu entièrement de ses mains. Vêtements, accessoires, prothèses en tissu, objets, y compris encadrement de ses photographies, elle crée tout, coud, brode, incruste des coquillages dans du bois… Le personnage qu’elle compose d’une photographie à une autre se joue de la représentation et des normes sociales, dépasse l’autoportrait. Les prises de vue à l’extérieur ont depuis cinq ou six ans généré d’autres portraits, tandis que la naissance de sa fille a suscité la merveilleuse série In the Water, focus sur des éléments de son corps dans l’eau. La peau nue parsemée de sable doré porte les stigmates de son histoire que l’artiste transcende à nouveau, mais, là, dans une subversion onirique et voluptueuse qu’on ne lui connaissait pas.
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Les subversions des images de Mari Katayama
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°747 du 1 octobre 2021, avec le titre suivant : Les subversions des images de Mari Katayama