Les retrouvailles de Mars et Félicien Rops

Visiter le Musée Félicien Rops est l’occasion d’en savoir un peu plus sur cette figure atypique qui fut très proche du sulfureux peintre belge. Il apporta en effet un soutien important à ce dernier, qu’il collectionna et dont il diffusa les œuvres en Belgique. Des pièces comme Le Scandale ou Pornocratès passèrent entre ses mains, et certaines œuvres aujourd’hui conservées au musée Rops sont issues de sa collection. En échange de ce soutien, Rops l’initia aux techniques de la gravure, et notamment à l’eau-forte, car cet homme d’affaires collectionneur avait plus d’une corde à son arc. Autodidacte, il aime croquer la société mondaine qu’il fréquente. Grâce aux nombreuses relations qu’il tisse dans le monde de l’industrie, il entre en contact avec des journaux français et anglais pour lesquels il commence à travailler dès 1872. Rops, qu’il a rencontré en 1875, le convainc de s’installer à Paris en 1881. « Tu as le trait graphique et tu pourras ici réussir absolument », lui écrit-il. Mars s’intègre parfaitement dans la vie mondaine parisienne et rencontre des figures importantes de la vie artistique, comme Victor Hugo. Partageant avec Rops un regard caustique sur la société, il s’affirme en chroniqueur amusé des mœurs de l’aristocratie et de la bourgeoisie qu’il fréquente. La photographie en est encore à ses balbutiements. Publiés dans la presse, dans des almanachs, dans des albums, c’est tout l’esprit de la Belle Époque que les dessins de Mars saisissent au vol.