Si, depuis sa rétrospective au Musée d’Orsay, Jean-Léon Gérôme jouit d’un retour en grâce, les Néo-Grecs n’avaient pour l’heure pas fait l’objet d’une véritable étude d’ensemble, et donc d’une réhabilitation.
La belle exposition qu’accueille le Musée Ingres de Montauban, après le Musée des beaux-arts de Nantes, s’y emploie avec conviction et succès, révélant des artistes méconnus comme Henry-Pierre Picou, Léopold Burthe ou encore l’ésotérique Jean-Louis Hamon. « Malgré leurs différences stylistiques, ces artistes partagent le même désir de renouveler la peinture d’histoire en pervertissant le vocabulaire antique, en y insufflant un érotisme assumé, une tonalité anecdotique et même de l’humour », résume le commissaire de la manifestation, Cyrille Sciama.
Scènes de genre et compositions légères conjuguées à un purisme de la forme et à un précisionnisme archéologique nous transportent en effet très loin de l’Antiquité austère et édifiante chère à leurs aînés néoclassiques. Ces œuvres esquissent au contraire une vision sensuelle de ce passé mythifié, à l’image de l’effervescente Naissance de Pindare de Picou, de la poétique Sapho de Burthe, mais aussi du trivial Zeuxis choisissant ses modèles de Mottez. En mêlant intelligemment peinture, sculpture, littérature, arts décoratifs et architecture, l’exposition donne également à voir la dimension d’art total de ce mouvement, dont les membres vécurent pendant dix ans à la manière d’un phalanstère avec l’utopie d’unifier tous les arts sous l’égide d’un idéal de beauté. Une redécouverte stimulante.
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Les Néo-Grecs enfin réhabilités
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Abonnez-vous dès 1 €Musée Ingres, 19, rue de l’Hôtel-de-Ville, Montauban (82)
www.museeingres.montauban.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°667 du 1 avril 2014, avec le titre suivant : Les Néo-Grecs enfin réhabilités