« Si je ne le racontais pas, les gens ne pourraient pas savoir que ce sont des images du corps (...). Pour quelqu’un qui ne sait rien de moi, je ne crois pas qu’il soit possible de percevoir mes tableaux comme des tableaux de sensations internes du corps. »
Depuis la fin des années 40, Maria Lassnig poursuit inlassablement la même quête : produire une représentation picturale des sensations de son corps de femme. Ce défi dangereux, parsemé d’embûches, de doutes et de résignations diverses, ce programme systématiquement sujet à l’incompréhension de ses contemporains, a cependant ouvert un nouveau champ pictural dont nous prenons aujourd’hui seulement l’exacte mesure. Chacune de ses toiles, chacun de ses dessins est issu d’un événement introspectif. Cette subjectivité poussée à l’extrême s’étale dans des formes abstraites isolées dans de grands espaces vierges et dans des couleurs pastels qui retranscrivent ces mouvements de l’être. Ici présenté dans un parcours rétrospectif complet, l’art de Maria Lassnig offre la vision d’un monde intérieur qui reste plus subtil que l’ordinaire appréhension du réel ou du cosmos. Ces formes disent, sans joie ni douleur, combien le monde n’est que chimère comparé aux étendues inexplorées de notre propre corps.
NANTES, FRAC des Pays-de-Loire et Musée des Beaux-Arts, jusqu’au 27 septembre, cat. 238 p., 150 F.
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Les corps de Maria Lassnig
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Les corps de Maria Lassnig