Les collectes de Martin Parr à Évian

Cet été Les Rencontres d’Arles le mettaient une nouvelle fois à l’honneur, tandis que Nice exposait ses prises de vue sur la Promenade des Anglais que la municipalité lui avait commandées. En cette fin d’année, c’est au tour d’Évian de présenter le travail de sept jours réalisé en juillet 2014 dans le cadre d’une commande passée par la municipalité, liée ici plus largement au patrimoine de la Belle Époque de la ville et au monde contemporain. La mise en perspective de ce travail avec sa célèbre série Life’s a Beach entamée depuis 1986 replace l’inscription de son auteur dans cette commande. Les trente ans de production liée aux scènes de vie sur la plage et réalisée de par le monde, développent sur un premier niveau leurs images iconiques et moins connues dans une articulation parfaite. L’approche documentaire de Martin Parr est devenue aux yeux de ses commanditaires, y compris pour les magazines, une esthétique séduisante aux tons colorés et acidulés, non sans induire des contresens.  Si les vingt images retenues par Martin Parr, présentées au sous-sol du palais Lumière couvrent la commande, y compris l’inévitable fabrique de bouteilles d’eau d’Évian, deux ou trois images se dégagent et viennent compléter la collecte de Life’s a Beach. En tout premier lieu, le portrait de dos d’une dame aux cheveux gris sous son ombrelle blanche marchant seule en bordure de lac et celle du chien savonné retenu par une laisse. Scènes parmi d’autres d’une condition humaine et animale que Martin Parr saisit dans un réalisme cru, concis comme le geste précis de Romain, l’employé de l’hôtel Royal, dans son inspection d’une chambre, redonnant du bout des doigts le pli et la droiture demandés à un oreiller dans ce type d’établissement.