Il y a douze ans, Lek et Sowat s’associaient autour d’une même ambition : concilier leur passion du graffiti avec une carrière d’artiste et légitimer une culture dédaignée par les institutions.
À l’Atelier Grognard, « Duography » prend des allures de pari tenu. Articulée notamment autour de photographies de Nicolas Gzeley, Romain Meffre et Yves Marchand (d’où la participation de la Galerie Polka), l’exposition délaisse toute visée exhaustive pour resserrer la trajectoire du duo autour de cinq temps forts. Premier d’entre eux : le Mausolée (2010). Restituée via une accumulation désordonnée d’objets, de photographies, de plans, de coupures de presse, et même de lettres trouvées sur place, cette « résidence artistique sauvage » version urbex fait jalon : elle ouvre successivement aux deux comparses les portes du Palais de Tokyo (2012-2014), puis de la Villa Médicis (2015). Le chaos de la première salle cède alors par degrés le pas à une scénographie plus sobre, qui suggère le glissement du « vandalisme » vers la recherche d’une formule à quatre mains déployée sur divers médiums et supports. À mesure que le duo progresse, c’est aussi l’échelle des projets qui change. La quatrième salle revient ainsi sur Subway Art, projet déployé en 2019 sur la tête d’un tunnelier. Autour d’une imposante maquette, une série de photographies grand format signalent le gigantisme de l’intervention. « Duography » revient pour finir sur l’intervention de Lek et Sowat sur une barrière anti-graffitis au pied du Centre Georges Pompidou (2019). J’aurais voulu être un artiste y prend des allures de consécration et suggère qu’un point d’équilibre a été trouvé entre collaboration avec l’institution et fidélité aux expressions sauvages, du tag à l’affiche.
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Lek et Sowat : des vandales au musée !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°755 du 1 juin 2022, avec le titre suivant : Lek et Sowat : des vandales au musée !