La nature chez Sandra Rocha convoque l’imaginaire, le conte. Derrière la beauté des images : la fragilité des liens entre nature, humain et animal, mais aussi le trouble de la puissance des éléments.
La virulence du vent sur l’arbre esseulé, la vigueur de l’eau de la cascade, le souffle des entrailles de la terre et les féeries des fonds marins ou d’une végétation luxuriante forment chez elle un monde en soi qu’il suffit de regarder pour en ressentir la force et le mystère. Biche, jeune cerf, paon, canard, méduse, corail ou corps nu dans l’eau ou allongé de tout son long dans l’herbe fraîche peuplent ses lieux aux allures d’éden. Du moins en apparence. Celui ou celle qui l’habite sait qu’il n’est pas maître en ce domaine. Des stigmates de blessures sur la peau, l’œil en biais de l’animal et l’inquiétant son émergeant d’une cascade perturbent ce chant, tandis que l’attractivité des images réveille les sens. Née aux Açores, Sandra Rocha connaît bien la puissance tellurique d’une terre volcanique et d’une nature regorgeant d’eau de pluie. Si nombre de photographies émanent de prises de vue réalisées dans l’archipel, d’autres émanent d’autres territoires pour former un lieu, un temps d’une incroyable unité visuelle. Photographies de formats différents, impressions sur tissus et vidéos s’articulent à cet égard à merveille. Sur les bancs qui ponctuent les espaces du CPIF, différentes traductions en français des Métamorphoses d’Ovide sont mises à disposition du public. À l’intérieur, des paragraphes encadrés ou soulignés par la photographe résonnent avec les images, mais sans qu’elle l’ait recherché. Par l’entrechoc de la lecture, suggérer ainsi d’autres liens.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’éden fragile de Sandra Rocha
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°748 du 1 novembre 2021, avec le titre suivant : L’éden fragile de Sandra Rocha