Étonnant pastel ! Si lumineux, si subtil, et pourtant aujourd’hui encore peu et mal connu.
En présentant pour la première fois cent dix-huit pastels choisis parmi plus de trois cents pieusement conservés dans ses réserves, le musée d’Orsay offre l’exposition la plus inattendue de l’automne. Ce véritable feu d’artifice, où se succèdent les tons les plus modérés et les lumières les plus vives, déroule un parcours à la découverte des principaux courants artistiques de la seconde moitié du xixe siècle.
Aspirant au réalisme, Jean-François Millet (1814-1875) privilégie la représentation de modestes travailleurs. Plus inattendus sont les partis qu’Édouard Manet (1832-1883) a su tirer de ces petits bâtonnets de couleur pour réaliser des portraits empreints de grâce et d’élégance, alors que la maladie ne lui permettait plus de peindre de grandes compositions.
Les impressionnistes, adeptes de la capture du paysage sur le vif, ont brillamment exploré les singulières potentialités de ce médium. Quoi de plus approprié pour saisir l’impalpable lumière des ciels ou des bords de mer que ces poudres colorées qu’Eugène Boudin (1824-1898), Claude Monet (1840-1926), Camille Pissarro (1830-1903) ou Pierre Prins (1838-1913) savent poser avec aisance et vivacité sur une simple feuille de papier.
Deux salles consacrées à Edgar Degas(1834-1917) permettent d’apprécier une vingtaine d’œuvres d’un maître reconnu du pastel. Il en a en effet réalisé plus de sept cents.
Des paysages et des figures d’Henri Gervex (1852-1929), d’Albert Besnard (1849-1934) ou de Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953), d’une veine naturaliste, précèdent les portraits mondains de Jacques-Émile Blanche (1861-1942) et de Paul-César Helleu (1859-1927).
Trois salles consacrées au symbolisme permettent d’apprécier quelques œuvres exceptionnelles : La Barrière de Kerr-Xavier Roussel (1867-1944), Nocturne au parc royal de Bruxelles du Belge William Degouve de Nuncques (1867-1935) ou Le Désir et l’Assouvissement du Hollandais Johannes Théodorus Toorop (1858-1928).
Bouquet final de cette envolée d’ombres et de lumières que l’on a souvent comparées aux ailes diaprées des papillons, treize pastels d’Odilon Redon (1840-1916) surprennent par leur fraîcheur : ils auraient pu être exécutés hier.
« Le mystère et l’éclat, pastels du musée d’Orsay », musée d’Orsay, 62, rue de Lille, Paris VIIe, www.musee-orsay.fr, jusqu’au 1er février 2009.
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Le XIXe siècle colorié à grands coups de pastels
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°607 du 1 novembre 2008, avec le titre suivant : Le XIXe siècle colorié à grands coups de pastels