SARS-POTERIES
Superbe écrin en pierre bleue, MusVerre abrite une collection contemporaine exceptionnelle tout en vivant au rythme de ses expositions temporaires.
Celle de l’été, intitulée « Le verre en mouvement », met en exergue la manière dont les artistes ont choisi le verre pour exprimer le mouvement. Le verre, matériau ductile, explore tous les possibles : il donne libre cours à l’imagination des créateurs, qui font preuve d’une inventivité rare. Tony Cragg, l’un des plus importants sculpteurs du moment, confère à ses créations souplesse et mouvement à travers des formes fluides, sensuelles et charnelles. Artiste performer, Dan Graham met le spectateur au centre de son œuvre, une œuvre dans laquelle convergent les thèmes des matériaux qu’il questionne : l’espace, l’intérieur-extérieur, voir et être vu, les interactions entre miroirs, surfaces de verre et perception. Maria Bang Espersen se plaît à enrouler le verre, le tourner en torsades translucides d’une beauté étrange. Empilées et chauffées au four, les pièces de verre de Julius Weiland ramollissent, se plient, se joignent pour former des blocs fragiles. Avec ce matériau, sa couleur, ses infinies possibilités mêlant force et vulnérabilité, l’œuvre d’Othoniel trouve une monumentalité, se met en mouvement. À partir de plaques de verre et de miroirs colorés, Laszlo Lukacsi construit des pièces aux effets intérieurs fascinants. Keiko Mukaide utilise les propriétés translucides et prismatiques du verre pour composer des cercles irradiant l’espace d’éclats changeants selon la position du spectateur. Belle exposition qui nous convainc, si besoin est, que le verre est un médium à part entière dans l’art contemporain.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Le Verre en mouvement