Son nom est « Massaud ». Jean-Marie Massaud. C’est sous cet intitulé sobre et sans fioritures que le designer français, désigné fin janvier « Créateur de l’année 2007 » par le Salon du meuble de Paris, a installé cette exposition monographique à la galerie du VIA (Valorisation à l’Innovation dans l’Ameublement), à Paris. La scénographie est à l’égal du titre : sobre et sans fioritures. Les pièces semblent se détacher du sol. Des « cimaises » habillées d’un revêtement miroir accentuent encore l’effet d’un espace illimité. En l’air flottent d’étranges nuages verts, métaphores d’une nature que Massaud ne veut en aucun cas oublier, quelques écrans numériques ainsi que des diodes électroluminescentes, telle une myriade de petits satellites. « Ce qui m’intéresse, explique le designer, c’est de faire pénétrer les gens dans un univers, un climat plus que dans de la décoration ». D’où cette ambiance quasi cosmique.
Juste retour des choses, la présentation s’ouvre sur une pièce emblématique datant de 1995 : le fauteuil Ghosthome. Déjà la couleur blanche et l’amorce d’une fluidité, mais encore quelques angles vifs qui, une décennie plus tard, s’adouciront. Si ce siège avait à l’époque pu être fabriqué, c’est grâce à une « carte blanche » que lui avait alors octroyée le VIA, lequel l’accueille aujourd’hui en ses murs. « Plus qu’une démonstration, il s’agit ici d’une suggestion, souligne Jean-Marie Massaud. Le designer est quelqu’un qui propose des scenarii de vie ». Outre divers objets – meubles, vaisselle, flacons de parfums, robinetterie –, sont donc montrés en bonne place plusieurs projets d’architecture que Massaud conçoit avec son complice depuis 2000, l’architecte Daniel Pouzet.
On peut voir ainsi les maquettes de Life Reef, deux tours jumelles d’une centaine d’appartements, et de Mahn, un hôtel-Spa de quarante chambres posé sur un lac. Non loin, un autre projet dont le chantier vient, lui, de commencer : le stade Volcano, à Guadalajara (Mexique). Surface : 110 000 m2 ; capacité : 42 250 places ; budget : 100 millions de dollars US. De loin, on ne distingue rien de l’enceinte sportive si ce n’est le toit, suspendu tel un nuage. Les tribunes, elles, sont dissimulées par un remblai qui dessine sur tout le pourtour du stade des pentes à l’égal de celles d’un volcan. D’où son nom.
Galerie VIA, 29-35, avenue Daumesnil, Paris XIIe, tél. 01 46 28 11 11, jusqu’au 8 avril 2007.
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Le scénario de Massaud
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°589 du 1 mars 2007, avec le titre suivant : Le scénario de Massaud