« Strange days » présenté au Plateau exprime une inconstance et une singularité très contemporaines.
PARIS - Patiemment sur un fond noir, les mains de Paul Sietsema agencent des morceaux de bois récupérés, certains provenant de débris d’habitations après le passage de l’ouragan Katrina. Son film Telegraph (2008) laisse ainsi se développer des messages abstraits, une sorte de code langagier à la réalité incertaine, pourtant exécuté avec des fragments concrets du réel.
Au Plateau, à Paris, l’exposition « Strange Days » réunit pour une grande part des acquisitions récentes : beaucoup d’œuvres silencieuses assemblées dans un accrochage au cordeau à la raideur assumée, qui semble vouloir se poser en contre du spectaculaire devenu un mètre étalon écrasant.
Si elles parlent, ces œuvres disent précisément beaucoup d’une incertitude de l’époque, d’une difficulté à lire le monde, de la confusion des vocabulaires et des genres, comme lorsque Xavier Antin perd le spectateur dans une image reproduisant certaines de ses œuvres dans un espace indéterminé, ou que David Douard semble le convier dans un récit d’anticipation qui pourtant étrangement semble aussi très actuel. Ni menaçante ni accueillante, sa vaste installation, centrée sur un cocon en osier recouvert d’un linge, semble appeler à une forme de résistance à la quotidienneté et au contrôle en accentuant une indéfinition des sensations.
Il se dégage de cette exposition l’impression d’une spéculation relative au réel et à ce qu’il peut être. En témoigne une œuvre de Maurice Blaussyld, soit cinq caisses en bois alignées contre le mur : des contenants en attente de déballage, des sculptures en elles-mêmes, des objets à la nature indéterminée ?
Partout dans cette exposition se lit une forme d’étrangeté et d’indéfinition relative au caractère tangible de ce qui est donné à voir.
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Le réel face aux incertitudes de l’époque
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 16 avril, Le Plateau, 22 rue des Alouettes, 75019 Paris.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°477 du 14 avril 2017, avec le titre suivant : Le réel face aux incertitudes de l’époque