NEW YORK (ETATS-UNIS) [12.02.16] - La journaliste et réalisatrice Laura Poitras, auteure du documentaire Citizenfour sur Edward Snowden, livre au Whitney Museum une critique de l’Amérique post-attentat, cette fois sous l’angle artistique.
Laura Poitras (née en 1962) fait ses premiers pas au musée avec l’exposition Astro Noise au Whitney Museum of American Art. Plus connue comme journaliste et réalisatrice que comme artiste, l’Américaine a fait appel à son ami Jay Sanders pour assurer le commissariat de l’exposition. D’une façon artistique cette fois, Laura Poitras poursuit ses recherches sur les Etats-Unis « post » attentats du 11 septembre 2001.
Après un film sur l’occupation américaine en Irak et un autre sur les détentions et tortures de prisonniers de Guantanamo qui lui ont valu le Prix Pulitzer (avec son collaborateur, le journaliste Glenn Greenwald), elle a réalisé le documentaire Citizen, Oscar du meilleur documentaire en 2015. Ce film traite des révélations d'Edward Snowden sur le scandale d'espionnage mondial de l’Agence nationale de la sécurité (NSA).
« Astro Noise » (rayonnement thermique lié au Big Bang) est le nom donné par Edward Snowden à ce fichier crypté qui contenait les preuves de surveillance massive par la NSA et qu’il a rendues publiques en 2013 et partagées avec Laura Poitras.
Entre le 5 février et le 1er mai 2016, les visiteurs du Whitney Museum peuvent s’immerger dans un environnement fictionnel questionnant leur droit au respect de la vie privée et au secret des correspondances. A première vue, on ne devine pas ce que cachent les œuvres. Par exemple, des photos qu’on pourrait qualifier d’abstraites sont en réalité la représentation de données encryptées, interceptées par des satellites et des drones par un centre de surveillance britannique secret à Chypre. Une série d’installations incorporant des séquences de son documentaire, des interventions architecturales et des documents d’origine, font prendre conscience au citoyen qu’il est constamment surveillé au mépris de ses libertés fondamentales.
A la fin de l’exposition, le visiteur découvre sur des écrans qu’il a été surveillé pendant son parcours. Une caméra infrarouge dans une des salles envoie des images en temps réel ; des lignes de codes défilant sur un autre écran révèlent par ailleurs que tous les appareils électroniques des visiteurs ont été détectés et enregistrés.
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Le monde d’Edward Snowden au centre d’une exposition au Whitney Museum
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