Le MoMA en transit

Alors qu’un vent de récession freine sensiblement les ambitions des plus grands musées américains, le MoMA, à New York, tient le cap de son agrandissement et se paye même le luxe d’un déménagement pendant les travaux. Le musée de la 53e Rue est en effet fermé au public depuis fin mai et, à l’emplacement des ailes Nord et Ouest déjà détruites, a débuté la construction du projet de Yoshio Tanigushi. Son programme consiste en une plus grande surface d’exposition, des espaces plus flexibles et mieux adaptés à l’exposition des pratiques contemporaines, ainsi qu’une théâtralisation du jardin des sculptures. La réouverture du musée, prévue en 2005, coïncidera avec le 75e anniversaire de l’institution. D’ici-là, le MoMA et ses collections sont presque entièrement déménagés dans un immense hangar d’un quartier semi-industriel de Queens, non loin du centre d’art contemporain PS1. La réhabilitation des lieux a été confiée à deux agences américaines : Michael Maltzan Architecture, pour la partie extérieure, l’entrée et les galeries ; Cooper, Robertson & Partners pour la bibliothèque, les bureaux et les salles de conservation. Contraint de s’inscrire dans ce parallélépipède, leur projet joue d’une signalétique forte, insistant sur le caractère transitoire des lieux. Ainsi le toit a-t-il été conçu comme la première façade du musée pour qui arrive par le métro aérien. Le bâtiment se signale sur la rue comme un monumental monochrome bleu. L’aménagement intérieur n’est pas moins spectaculaire, déployant sur quatre étages des circulations courbes et fluides et quelque 2300 m2 de galeries.