Le fil des possibles

Il questionne l’appropriation de ses procédés de fabrication, ses codes, ses symboles dans leurs propositions plastiques, qu’elles soient issues des techniques du tissage, du dessin, d’installations ou d’œuvres peintes. En écho à ces travaux, une sélection de somptueux tissus ethnographiques issus de la collection Wilhelm Otten questionne cette identité textile à travers les époques et les territoires géographiques. Plusieurs thèmes sont abordés autour desquels s’articule l’exposition. Elle envisage tout d’abord le tissu dans sa sémantique, et explore la notion de trame et de réseaux dont Pierrette Bloch, Françoise Micoud et Ismini Samanidou font, chacun à sa manière, leur mode d’expression. Est également abordée la notion de motif,  tels les toiles de Jouy de Pascal Pinaud traitées sur le mode de la citation ou les « pattern » de Mai-Thu Perret inspirés des techniques du batik permettant le traitement « all-over » de la surface tissée. Abordé dans son rapport aux liens et à l’appartenance, le tissu conduit ensuite à une réflexion sur son aspect social et identitaire. Ainsi, une étoffe aristocratique khmère issue d’un travail très complexe, très chiffré, fait écho aux compositions très orthogonales d’Anthony Freestone reproduisant des tartans écossais, associés eux aussi aux clans. Face à la femme-mère symbolisée par un porte-bébé laotien en toile tissée, la femme-amante d’Annette Messager, par les photos de fragments de corps accrochées sur une robe, suggère la nature fragmentée de la mémoire et de l’identité. Enfin, les invisibles, ou robes passe-muraille, questionnent, à travers l’univers sensible d’Olga Boldyreff, la place de l’individu au sein du groupe.