Au début des années 1520, le Pérou reste le seul grand empire d’Amérique à conquérir. Cela, le conquistador Francisco Pizarro, fils analphabète d’un navigateur espagnol, le sait bien et montera trois expéditions avant d’y parvenir.
Quand l’Espagnol débarque à Tumbes en 1531, sur la côte nord du Pérou, avec ses trois frères et cent quatre-vingts hommes, l’empereur inca Atahualpa est au cœur d’une guerre civile fratricide contre son frère Huáscar, à la suite du décès de leur père. Pizarro en profite pour tendre un piège à l’Inca dans la ville de Cajamarca, le 16 novembre 1532, pour le capturer puis l’exécuter. C’est ce face-à-face que retrace l’exposition plus historique qu’ethnographique du Musée du quai Branly, une histoire encore vivace au Pérou mais aussi en Équateur, où l’historienne Tamara Estupiñán Viteri pense avoir trouvé la tombe d’Atahualpa. Ce sont deux grandes civilisations qui s’affrontent, comme en témoignent les armures espagnoles du XVIe siècle, prêtées par le Musée de l’armée, et les tuniques tissées unku de l’élite militaire inca ; ou encore la simplicité du trône inca sculpté de félins d’un empereur qui donna, selon la légende, plus de douze tonnes d’or et d’argent pour sa rançon au conquistador. Une première chronique, éditée en 1534 à Séville, narre l’expédition de Pizarro vers cette « Nouvelle Castille ». Mais c’est une autre chronique, rédigée par l’indigène Felipe Guamán Poma de Ayala, fils d’une princesse inca, vers 1615, et qui décrit la triste vie de ses compatriotes sous la gouvernance espagnole, qui est le fil rouge du parcours. Elle fut retrouvée seulement au XIXe siècle à la Bibliothèque royale du Danemark où elle est toujours conservée. Plus tard, ce sont les peintres historicistes qui rendent compte de cet affrontement entre les deux empires. Le peintre Juan B. Lepiani a peint la capture d’Atahualpa à la fin du XIXe siècle. C’est aussi à cette époque que continuent d’être produits les portraits peints des anciennes élites incas, qui révèlent l’importance de cette histoire et de cet empire dans l’imaginaire péruvien, et de l’Amérique du Sud plus largement.
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Le face-à-face de l’Inca et du conquistador
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Abonnez-vous dès 1 €Musée du quai Branly, 37, quai Branly, Paris-7e, www.quaibranly.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : Le face-à-face de l’Inca et du conquistador