La 8e édition de la Biennale d’Issy réunit cinquante-six artistes contemporains sur le thème « Noir-blanc : un duel éternel ».
Deux grands artistes de ces non-couleurs ouvrent sans surprise le bal. Corps de Vladimir Vélikovic (2005) est tout droit issu d’un manuel d’anatomie de la Renaissance avec dessins de squelettes, crânes et membres écorchés. Sauf que les corps semblent avoir éclaté sous la férocité du chien. Chez Lee Bae, le noir et le blanc jouent l’apaisement. Ses cercles de charbon se fondent dans le blanc de la toile. Chacun donne également le ton de la Biennale : une prédominance évidente du crayon, de l’encre et du dessin, comme si la base du noir et blanc impliquait celle de la pratique artistique. En trois images, Jean Bedez représente leur duel dans un intense jeu d’échec (L’Art du combat, 2014), Alexandre Bakker décrit un monde inquiétant à la Jérôme Bosch (Encre n° 15, 2013) et la main prédatrice du dessinateur Christophe Luci surgit du noir (Sans titre, 2012). Synonyme d’angoisse comme dans le Pesadilla (« cauchemar », en français) d’Hervé Di Rosa, le noir se fait révélateur de beauté comme dans le ciel étoilé de Hye-Sook Yoo (Néo-graphite, 2015). La sélection a privilégié la diversité des supports. Ainsi Jean-Jacques Salvador reconstitue une photographie de la Lune à l’aide de trente-six ambrotypes, et Stéphanie Guglielmetti constitue un nuage d’aiguilles de montres opposant leur danse aléatoire à la régularité de l’heure. À l’occasion de l’année France-Corée, une précieuse Jarre de Lune du céramiste Chul Shin prêtée par le Centre culturel coréen rappelle, au bout du compte, la complémentarité du blanc de la Lune et du noir de la nuit.
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Le duel du noir et blanc
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°684 du 1 novembre 2015, avec le titre suivant : Le duel du noir et blanc