La couleur est annoncée dès le début du parcours, par la présentation de deux installations : l’une de Martial Raysse, l’autre de Nam June Paik.
Le parti pris éclectique est donc assumé : interroger l’évolution de la notion de pictural (plus que de peinture stricto sensu) face à l’impact des nouvelles technologies et de l’environnement numérique. Dans l’accrochage se mêlent ainsi impressions numériques, sérigraphies, tirages argentiques, vidéos, films d’animation, installations multimédias, aux côtés desquels sont exposées des peintures (huiles et acryliques sur panneaux ou toiles). L’objectif de cet ensemble éclectique ? Montrer que l’appropriation picturale du flux d’images contemporaines ne désavoue pas la peinture, mais consacre un nouveau régime visuel. Intellectuellement, cet angle est utile et intéressant parce qu’il introduit, défriche un sujet d’exposition peu traité en France, dans une perspective internationale et diversifiée, mêlant esthétiques et générations. Cependant, une majorité des œuvres ne nous ont pas touchés, nous semblant même désavouer la peinture, dans ce qui pour nous fait sa singularité : soit parce qu’elles relevaient d’un rapport trop littéral à l’apport du numérique ou des nouvelles technologies, soit parce qu’elles se réduisaient à un point de vue trop formaliste ou conceptuel, évacuant toute fonction symbolique. Dans cet ensemble, toutefois, certaines démarches s’imposent, témoignant avec force de la non-obsolescence de la peinture. Ici, Roberto Matta et Victor Brauner, là, Philippe Hurteau, Philippe Cognée ou Carole Benzaken. Ces démarches relèvent le défi de la contemporanéité, mais sans littéralité. Elles réinventent, dans les moyens circonscrits de la peinture, une image forte qui résiste au flux des images contemporaines. Elles dépassent des considérations formalistes et conceptuelles pour incarner une perception du monde et de l’être, radicalement bouleversée par les nouvelles technologies et le numérique.
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Le devenir de la peinture…
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°749 du 1 décembre 2021, avec le titre suivant : Le devenir de la peinture…