Alors qu’elle vient de montrer dernièrement une installation spectaculaire au Musée de la chasse et de la nature à Paris, la jeune Irlandaise Claire Morgan, née en 1980 à Belfast, bénéficie à la Fondation Fernet-Branca d’une exposition personnelle rassemblant une vingtaine d’œuvres (dessins, assemblages, installations) réalisées entre 2010 et 2014.
Pour sa première exposition personnelle d’envergure dans une institution française, cette artiste déploie sur 500 m2 son monde flottant associant des animaux naturalisés à des structures géométriques en matériaux très fins, tels que des fils et des graines de pissenlits, qui s’apparentent à des cocons ou à des cages. Depuis qu’est apparue il y a cinq ans sur la scène internationale cette taxidermiste, on ne cesse, à l’instar des nombreux visiteurs qui se pressent à la Fiac pour voir son travail poétique chez Karsten Greve, d’être intrigué par ses cubes aériens. De la même façon qu’elle fige le mouvement d’animaux familiers en les rendant captifs au sein de réseaux mathématiques, la plasticienne, en réunissant des contraires (le mouvement et l’immobilité, l’envol et la chute, l’organique et le géométrique…), parvient à capter notre attention. D’une part, la préciosité envoûtante des œuvres dévoilées attire irrésistiblement notre œil, et, d’autre part, les différents niveaux de lecture qu’offrent ses installations de dépouilles animales, à la fois « arrêts sur image », vanités et mises en garde écologiques contre les dérives consuméristes, donnent véritablement du grain à moudre. Une réserve cependant, il faut espérer qu’au fil du temps ce nouveau talent, à l’art très calculé, ne finisse pas par se sentir prisonnier d’un système plastique très cohérent mais assez fermé.
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L’art en suspens de Claire Morgan
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Abonnez-vous dès 1 €Fondation Fernet-Branca, 2, rue du Ballon, Saint-Louis (68), www.fondationfernet-branca.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : L’art en suspens de Claire Morgan