Art Aborigène - Avec « Songlines », le Musée du quai Branly privilégie les œuvres récentes et la narration sur la perspective historique.
Centrée sur deux « voyages initiatiques » liés à une légende aborigène, l’exposition mêle toiles des années 2010 et objets usuels, dans une scénographie sinueuse comme une piste de savane. La légende des « Sept sœurs » fuyant un agresseur à travers le désert fournit la matière des œuvres, réalisées dans des « Art Centers » gérés par les communautés aborigènes, comme le précise la commissaire australienne, Margo Neale. Chaque toile nécessite un décryptage, puisque l’art aborigène découle de pratiques très codifiées : exécutés sur des écorces ou des feuilles jusqu’aux années 1970, les dessins « topographiques » sont désormais faits sur toile, mais avec les mêmes motifs. L’usage des points de couleur et des formes arrondies donne une certaine cohérence au corpus exposé, mais la qualité des œuvres varie fortement. Seules les grandes toiles collectives sortent du lot, là où des petites toiles au style naïf semblent émaner d’un atelier d’art thérapie, comme les poupées en fibres végétales. Fallait-il montrer toutes les productions des Art Centers comme des œuvres d’art ? Sans doute pas, mais l’exposition permet de saisir le contexte de création, car des vidéos et des archives documentent la vie quotidienne des artistes, et l’importance de la légende des « Sept sœurs ». La commissaire insiste sur « l’enjeu de la préservation de ces traditions et leur transmission à une époque numérique », et l’exposition y participe à sa manière.
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L’art aborigène interroge son héritage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°764 du 1 mai 2023, avec le titre suivant : L’art aborigène interroge son héritage