L’Amérique de l’horreur de Peter Saul

« Peter Saul: Crime and Punishment » propose au travers d’une soixantaine de peintures « un portrait de l’horreur américaine. L’exposition montre à quel point la situation peut être une catastrophe. Cette vision est criante d’actualité, d’autant plus avec les élections qui approchent », estime Gary Carrion-Murayari, commissaire de l’exposition. Dans des couleurs dissonantes et vives, voire fluorescentes, Peter Saul en maître de la satire narre l’Amérique des injustices et des crimes. Le premier étage est consacré aux deux premières décennies de sa carrière. On y voit, parmi les toiles les plus notables, voire choquantes, sa série en réponse à la guerre du Viêtnam et notamment Saigon (1967). Virulente et poignante, cette imposante peinture, dont la facture est emblématique de l’artiste avec ces formes burlesques où les corps se distordent, dépeint comme il est indiqué en lettres capitales à gauche sur l’œuvre des « hommes blancs torturant et violant les habitants de Saigon ». Au deuxième et dernier étage, les toiles, de 1973 à 2007, recouvrent la totalité des murs, dans un accrochage chargé, à l’image de l’œuvre prolifique de Saul qui compte plus de six cents œuvres à son actif. Ici, comme dans les premières salles, la violence règne en maître. On y découvre des portraits grotesques de présidents américains, à l’instar de George H. W. Bush, en lien avec les tortures infligées par les Américains aux prisonniers irakiens. Âmes sensibles s’abstenir.