Aujourd’hui presque entièrement détruite, l’église abbatiale de Cluny, en Bourgogne, a constitué jusqu’à la reconstruction de la basilique Saint-Pierre de Rome, au XVIe siècle, la plus vaste église de la chrétienté.
Après la Révolution, elle est démolie et utilisée comme carrière de pierres. Il ne subsiste en l’état qu’un bras du transept et des éléments lapidaires dispersés dans plusieurs institutions. Les proportions du monument à son apogée, au XIIe siècle, donnent le vertige : 187 m de long, 35 m en élévation et cinq nefs ornées de 1 200 chapiteaux. Au seuil de l’abbatiale, un immense portail sculpté et peint accueillait les fidèles ; totalement démantelé, il n’était connu que par des récits et des dessins anciens : jusqu’à la fin des années 1980 où des fouilles ont mis au jour quelque 6 000 fragments de cet élément architectural.
D’après ce « puzzle archéologique » les chercheurs ont réalisé une restitution numérique, un film 3 D projeté actuellement au cours d’une exposition consacrée au portail au Musée du Moyen Âge. Outre cette restitution qui permet d’appréhender les dimensions et la qualité du décor polychrome du portail, la manifestation présente aussi certains fragments lapidaires parmi les mieux conservés : entre autres, une statue de saint Pierre et celle de L’Aigle de saint Jean. Enfin, l’exposition propose également une reconstitution physique partielle de ce chef-d’œuvre de l’art roman, grâce à la présentation d’éléments ornementaux sur une structure à l’échelle de la construction originale.
« Cluny, 1120. Au seuil de la Major Ecclesia », Musée de Cluny – Musée national du Moyen Âge, 6, place Paul-Painlevé, Paris-5e, www.musee-moyenage.fr
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L’âge d’or de Cluny en trois Dimensions
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°646 du 1 mai 2012, avec le titre suivant : L’âge d’or de Cluny en trois Dimensions