Henry Vasnier a eu une belle carrière. À 24 ans, il entre comme comptable au sein de la maison de vins de Champagne Pommery pour devenir finalement le légataire universel de la veuve Pommery, à sa mort en 1890.
Il consacre sa fortune à constituer une grande collection d’art de son temps. Dans la galerie de son hôtel particulier, il présente les œuvres qu’il acquiert lors de ses séjours à Paris : Corot, Pissarro, Boudin, Monet, Sisley, bref « un résumé de l’histoire des avant-gardes ». En 1904, il fait construire par l’architecte Louis Sorel une superbe villa au pied du domaine Pommery, novatrice par ses fondations en béton et une charpente en partie métallique, qui marie Art déco et Art nouveau. Abandonnée et pillée depuis les années 1970, elle vient d’être entièrement restaurée et reçoit à l’occasion d’une exposition une toute petite sélection de cette collection Vasnier léguée à la Ville de Reims à la mort de ce dernier, en 1907. Le Salon d’apparat reçoit La Pêche en barque auprès des saules de Camille Corot (1870-1873), la salle à manger, Le Port de Bordeaux d’Eugène Boudin. Des tableaux aujourd’hui visibles au Musée des beaux-arts. Tout l’intérêt de la visite réside donc dans la (re)découverte de cette villa, restaurée et réaménagée à partir de photographies anciennes par les maîtres-artisans de la région. Le temps de l’exposition, la salle à manger de Vasnier réalisée par Émile Gallé, dont il était le grand mécène, de retour à Reims grâce à son acquisition par le musée, est présentée à côté d’un ensemble de vases du maître verrier, notamment Les Globes, « fruits vermeils des divines ramées », reprenant le vers de Victor Hugo inscrit dessus.
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La Villa d’Henry Vasnier
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Abonnez-vous dès 1 €Villa Demoiselle, 56, boulevard Henry-Vasnier, Reims (51), www.reims.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°688 du 1 mars 2016, avec le titre suivant : La Villa d’Henry Vasnier