Petites pièces aveugles, pente encombrante à mi-parcours, on sait les lieux d’exposition de la Villa Médicis un poil revêches.
La rétrospective de poche qu’y déroule Jean-Marc Bustamante s’y acclimate pourtant sans forcer. Au programme : une conversation feutrée mais tendue avec le peintre Pieter Saenredam (1597-1665). Silence contre silence. Un dialogue entre les petites huiles délicates à chromatisme crémeux et les larges échelles architecturales de Bustamante. Entre intérieurs d’églises à perspectives ascétiques et trames apparemment terriennes.
Mais à y regarder de plus près, la partition se joue moins sur le mode du dialogue et des échos formels que sur celui de la révélation. Rideaux de cyprès photographiés en all over, parpaings verticaux, lourde scène/plaque d’acier occupant le sol, sérigraphies sur plaques de Plexiglas, Sites, Tableaux, Paysages, c’est un peu comme si l’œuvre de Bustamante se refermait sur elle-même au contact des intérieurs du maître hollandais. Comme si la rigueur et l’étrangeté de Saenredam mettaient à jour quelques points d’articulation de son hôte.
En résulte un parcours qui penche du côté de la fabrique des lieux, entre ascétisme et affirmation. À l’image d’une pièce renversante placée en embuscade derrière un paravent : deux rideaux vert amande encadrant un mur aveugle, et lestés au sol, dans leurs longs plis, par des poutrelles blanches.
Villa Médicis, viale Trinità dei Monti, 1, Rome (Italie), www.villamedici.it
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La « villa » Bustamante
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : La « villa » Bustamante