Art Contemporain - Après « Science / Fiction – Une non-histoire des plantes » à la Maison européenne de la photographie, née de la lecture de ses commissaires de La Forêt de Cristal de James Graham Ballard (1966), c’est au tour de Caroline Cournède, directrice de la Maison d’art Bernard-Anthonioz, de concevoir une exposition à partir d’une autre œuvre de l’écrivain britannique : La Trilogie de béton.
Il est vrai que ces récits d’anticipation font écho à notre époque. Cette trilogie publiée entre 1973 et 1975 présente un monde urbain et moderne, générateur de situations d’enfermement, sources d’étranges et inquiétantes dérives comportementales. Les œuvres choisies par Caroline Cournède évoquent ce monde – on peut ne pas avoir lu Ballard pour les apprécier. La plupart des artistes réunis n’ont d’ailleurs pas travaillé en référence aux real fictions [fictions du réel] de Ballard, comme l’écrivain les dénommait. En introduction, le court métrage Crash de l’Américain Harley Cokeliss (1971), adapté d’une nouvelle de Ballard, plonge son personnage (interprété par Ballard lui-même) dans un monde moderne où les voitures occupent l’essentiel des plans. L’installation vidéo de Marilou Poncin, Liquid Love is Full of Ghosts (2024), clôt le parcours par trois vidéos saisissantes, en particulier celle relatant le rapport charnel d’un homme à sa voiture. La vidéo de Marion Balac, All by Myself (2017), montre l’isolement induit par la technologie : sur un travelling aérien de forêts enneigées se superpose un écran de réseau social sur lequel défilent des images d’inconnus et des hashtags formant des phrases évoquant la solitude. Une démonstration implacable.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La solitude contemporaine
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°784 du 1 avril 2025, avec le titre suivant : La solitude contemporaine