Performance - « C’est une voix radicale de l’art contemporain sud-africain », avertit d’emblée la curatrice de l’exposition conçue par le plus grand musée d’art contemporain du continent, le Zeitz Mocaa de Johannesburg, avant de voyager au Queen’s de New York puis d’arriver en Suisse.
En effet, l’exposition suscite, à peine ouverte, l’indignation de la communauté juive helvétique à cause d’une pétition signée par l’artiste en 2021, qui comparait Israël à un État d’apartheid. Tracey Rose (née en 1974) est l’une des rares figures artistiques à avoir émergé de la période post-apartheid, au même titre que William Kentridge (né en 1955). Pur produit de la nation arc-en-ciel que Mandela avait appelé à construire, l’artiste n’en finit cependant pas de faire exploser sa rage, dans cette première grande rétrospective montrant une centaine d’œuvres de 1990 à aujourd’hui. Colère contre le monde d’avant – le colonialisme en Afrique, l’Apartheid, le racisme, la religion imposée – et déception face au monde actuel dans lequel la guérison des expériences traumatiques et le retour à une spiritualité ancrée dans les valeurs traditionnelles autochtones apparaissent comme le seul salut. Sa pratique performative spectaculaire s’ancre dans le corps – le sien, le plus souvent – qu’elle n’hésite pas à exhiber et à mettre en scène de la manière la plus provocante et violente possible, s’inspirant du vocabulaire visuel du monde du carnaval pour nombre de ses travestissements. La photographie et la vidéo constituent deux points forts de sa pratique, auxquels s’ajoutent de multiples installations et dessins.
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La rage de Tracey Rose
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°774 du 1 avril 2024, avec le titre suivant : La rage de Tracey Rose