Après les pillages qui ont suivi la guerre du Golfe en 1991, les archéologues américains, britanniques et japonais avaient établi une liste non exhaustive de plus de 2 000 objets disparus. Onze ans plus tard, seule une poignée d’entre eux ont été retrouvés, le reste étant toujours présumé disparu. Si certains des objets dérobés il y a quelques semaines au Musée archéologique national de Bagdad sont trop connus pour être revendus dans le circuit traditionnel du marché de l’art, le commandement central de l’armée américaine basé à Camp As Sayliyah, au Qatar, a fait savoir dans un communiqué publié le 28 avril que plus d’une centaine d’objets volés dans les musées irakiens avaient été restitués grâce aux demandes appuyées par les forces de la coalition : “Un homme a rapporté un coffre rempli de manuscrits et de parchemins à une mosquée de quartier ; un pianiste local a restitué dix objets dont la statue brisée d’un roi assyrien datant du IXe siècle av. J.-C. ainsi que l’un des plus anciens bas-reliefs en bronze représentant des taureaux. Après négociation, un homme est arrivé avec 46 antiquités volées, puis 8 autres et il a finalement rapporté un vase vieux de 7 000 ans.” L’armée américaine peut surtout compter sur Donny George, directeur général de la restauration au musée de Bagdad et responsable de la recherche, qui, accompagné des membres de son équipe, s’est lui-même adressé aux imams locaux, le vol étant contraire à tout précepte de l’Islam : “Cela a marché ! Un bon nombre d’ivoires de Nimroud sont de retour !” Deux hommes, qui se sont entretenus avec Donny George quelques jours après le pillage, étaient présents lors du drame pour protéger les œuvres. Ils les ont conservées chez eux avant de les rendre au musée, une fois le bâtiment sécurisé par deux tanks. Parmi les objets récupérés se trouvent la statue de Shalmaneser III, brisée en deux, deux reliefs sumériens datant de 3 000 av. J.-C et une tablette d’écriture cunéiforme.
Des douaniers jordaniens ont, pour leur part, intercepté une douzaine d’objets archéologiques et œuvres d’art qui pourraient provenir du Musée archéologique national de Bagdad, ou des palais présidentiels de Saddam Hussein. Dans la région de Kut, des soldats des forces irakiennes libres ont confisqué une valise en acier qui contenait 465 objets et l’ont remise au musée. Au moment où nous bouclons ce numéro, entre 600 et 700 objets ont déjà été restitués.
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La longue chasse aux objets volés dans les musées irakiens
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°171 du 16 mai 2003, avec le titre suivant : La longue chasse aux objets volés dans les musées irakiens