«”¯Wheeeeel”¯», le second opus du Printemps, tente de montrer à travers la sélection d’une trentaine d’artistes quelques-unes des lignes de force qui traversent la jeune création en France.
En avril dernier, Marie-Frédérique Hallin et Thierry Leviez, chargés de production des expositions du Printemps depuis quelques années, se sont retrouvés commissaires de « Wheeeeel ». En deux mois, ils ont convié une trentaine de jeunes artistes nés entre 1970 et 1983, les découvertes se mêlant ainsi aux talents émergents et aux espoirs confirmés.
Fidèles aux non-principes d’« Hamster-wheel », « Wheeeeel » n’a pas de thème fédérateur, de médium de prédilection, de critères de sélection arbitraires. En six lieux et des dizaines de productions inédites, l’autre visage de la manifestation toulousaine renouvelle le paysage artistique français en un panorama plutôt encourageant qui joue parfois au grand écart.
On connaît très peu Vincent Mauger et Katharine Ziemka, réunis à la Maison éclusière, mais le mélange est détonant entre le sculpteur aux reliefs sensibles et la peintre figurative au style glacé. Non loin, à l’espace EDF-Bazacle, usine hydroélectrique en activité, Valère Costes et Katinka Bock livrent leur vision très personnelle des forces de la nature.
Costes conçoit des stalactites mécaniques tandis que Bock travaille une sculpture tenue en équilibre par les forces de la Garonne. Le Printemps offre aussi la confrontation de la videaste Elise Florenty au jeune Rémy Jacquier, une très belle découverte.
Ça se passe aux Abattoirs
Si la photographie est à l’honneur dans les salles de la Croix Baragnon, notamment avec le travail remarquable du Guyanais Mathieu Kleyebe Abonnenc, le centre névralgique se trouve toujours au musée des Abattoirs. On y attend avec impatience les superproductions de Sarah Fauguet et David Cousinard, du duo suisse constitué par les Frères Chapuisat et des très médiatiques Dewar et Gicquel. Les formes qu’ils ont obtenues à partir de tonnes d’argile sont exposées au sous-sol du musée, non loin de la salle Picasso occupée par l’installation sonore d’Emmanuel Lagarrigue, un coup de force pour cet univers gracile et pudique que de « meubler » un volume aussi imposant ! Myriam Mechita, Stéphane Thidet (avec une cabane délicieusement absurde à l’intérieur de laquelle il pleut) et Armand Jalut seront ses colocataires dans ces abysses artistiques.
On l’aura compris, le Printemps de septembre a choisi en cette année, encombrée de biennales, quinquennales et décennales, de déplacer son terrain d’action. Il offre l’opportunité unique à ces jeunes artistes de produire des œuvres ambitieuses lors d’un festival qui a su, sous la houlette du précédent commissaire-artiste Bustamante, s’offrir des lettres de noblesse. Lourde responsabilité sur ces jeunes épaules, mais s’ils appliquent le principe de plaisir d’« Hamsterwheel », alors ils auront tout gagné.
Informations pratiques « Le Printemps de septembre », jusqu’au 14 octobre. « Hamsterwheel » : projet d’artistes à l’initiative de Franz West ; « Wheeeeel » : une jeune scène française sous le commissariat de Marie-Frédérique Hallin et Thierry Leviez. 9 lieux d’exposition. Du lundi au vendredi de 12 h à 19 h, samedi et dimanche de 11 h à 19 h. Entrées gratuites. Renseignements au Point info du festival, 3, place du Capitole ou auprès de l’Office de tourisme de Toulouse. Tél. 05 61 11 02 22, printempsdeseptembre.com
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La jeune scène française fait le Printemps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : La jeune scène française fait le Printemps