Alors que musiques médiévale et baroque jouissent des faveurs d’un public sans cesse grandissant, celle de la Renaissance demeure encore cantonnée à un cercle restreint de mélomanes et n’a même jamais fait l’objet d’une grande exposition en France.
Or, au XVIe siècle, la musique rythme littéralement la vie des hommes et des femmes, car le beau sexe s’impose alors dans la pratique instrumentale. La démonstration débute dans la chapelle du château : anges musiciens, sainte Cécile, patronne de la musique, et un grand orgue positif plongent le visiteur dans la musique céleste. Le parcours se poursuit ensuite autour d’une dialectique musique sacrée/musique profane fort convaincante illustrant, œuvres et ouvrages à l’appui, l’évolution de la musique au XVIe siècle, et notamment l’affirmation du chant polyphonique ainsi que l’émergence d’une musique propre à la Réforme. La salle suivante, axée sur l’essor de la pratique instrumentale, présente quelques pièces exceptionnelles dont de superbes luths, alternant côtes d’ivoire et de palissandre, et une étonnante guitare, la vihuela, entièrement marquetée.
Ces instruments dialoguent avec de nombreuses gravures et des ouvrages, dont les premières partitions imprimées. Ainsi qu’un « surprenant ensemble de couteaux de bénédicité portant sur la lame des partitions, témoignant de l’omniprésence de la musique dans le quotidien », souligne la co-commissaire, Muriel Barbier.
La démonstration s’intéresse ensuite à la place de l’Antiquité dans la régénération de cet art libéral. Faisant la part belle aux mythes d’Orphée et d’Apollon, elle présente aussi une surprenante majolique représentant Arion charmant les dauphins. Enfin, la question de la portée philosophique et politique de la musique au XVIe siècle est abordée par l’évocation des fastes de cour et notamment de la danse. À travers ce riche parcours, qui offre différents niveaux de lecture – du pur plaisir esthétique à une réflexion plus pointue – l’exposition se révèle passionnante.
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La douce musique de la Renaissance
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Abonnez-vous dès 1 €Musée national de la Renaissance, château d’Écouen, Écouen (95), www.musee-renaissance.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°662 du 1 novembre 2013, avec le titre suivant : La douce musique de la Renaissance