PARIS
À la Fondation Pernod Ricard, Morgan Courtois nous accueille dans l’espace d’exposition par un amas de flacons et récipients en porcelaine, réalisés à partir des très nombreux objets qu’il a collectés pendant des années.
Avec cette installation, qu’il voit comme « une décharge de souvenirs et de récits », il donne d’emblée le ton de cette première exposition institutionnelle à Paris. Les objets sont pour Morgan Courtois « chargés d’histoire et de contexte », ils sont porteurs de mémoire et inextricablement liés à des affects personnels, au-delà de leur fonctionnalité. En témoigne la dimension olfactive présente dès cette première salle, et qui parcourt toute l’exposition. Mêlant odeurs naturelles (de fleurs vivantes ou coupées) et fragrances artificielles complexes, créées à partir de fluides et senteurs divers, l’exposition possède son parfum propre, évolutif avec le temps. L’artiste cherche à « installer une dysharmonie entre les compositions olfactives et les compositions visuelles », il souhaite « contredire les sculptures par des odeurs qui peuvent troubler leur compréhension ». Pour lui, l’odeur et la vision sont indissociables, et participent, ensemble, de la même expérience sensorielle globale. L’exposition présente également des répliques des tables d’atelier de l’artiste, qui sont les supports d’œuvres sculpturales : des cygnes en porcelaine émaillée, multiples variations d’un même arrosoir récupéré, des bouquets de fleurs ainsi que des grandes sculptures de plâtre, volumes abstraits d’apparence énigmatique. Réalisées à partir de photographies de corps contorsionnés, ces sculptures ne gardent de l’humain que la torsion, le fragment, la texture de la peau. Avec « Décharge », Morgan Courtois métamorphose l’espace de la fondation en présentant un ensemble d’œuvres inédites agencées pour proposer une véritable expérience, toute entière tournée vers l’idée de « décadence ».
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La décharge sensorielle de Morgan Courtois
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°752 du 1 mars 2022, avec le titre suivant : La décharge sensorielle de Morgan Courtois