La collection photo de Sir Elton John

La découverte de quelques tirages de Herb Ritts, Horst P. Horst et Irving Penn l’a amené à commencer sa collection. Aujourd’hui, elle comporte plus de 7 000 clichés dont une petite partie a déjà été montrée, en 2016, à la Tate Moderne dans l’exposition « The Radical Eye: Modernist Photography » : quelque 200 tirages des années 1920 à 1950 et des photographies de maîtres tels que Man Ray, Edward Steichen, Moholy-Nagy, Berenice Abbott, André Kertész, Dorothea Lange… Avec « Fragile Beauty… », le Victoria & Albert Museum poursuit l’exploration de cette collection en présentant une sélection de photos des années 1950 à nos jours. Découpée en huit thématiques, l’exposition de plus de 300 photographies, toutes de grande qualité, reflète l’intérêt que le chanteur et son mari David Furnish (plus investi sur cette période) portent sur la photographie de mode, les portraits de grands musiciens, artistes et acteurs, la beauté masculine, le reportage ou l’abstraction. La couleur domine et des ensembles de photographies sur des sujets bien précis se distinguent comme les portraits du trompettiste Chet Baker à différentes de période de sa vie, les images relatives aux droits civiques aux États-Unis avec les principaux leaders de l’époque et les photographies du 11-Septembre dont Elton John détient la plus importante collection au monde avec quelque 2 200 tirages. L’œil averti, l’artiste privilégie ici quelques thématiques : la fragilité de l’existence, les combats contre le racisme et autres formes de persécution, l’activisme gay des années 1970 et l’éloge de la beauté. Derrière l’achat des 149 tirages couleur de la série « Thanksgiving » de Nan Goldin, qui forme le récit de sa vie des années 1973 à 1999, mis en dialogue avec les clichés de Robert Mapplethorpe ou de Peter Hujar, ce sont les années que l’artiste a vécues et ses amitiés perdues à cause du sida qui se profilent.