Qu’Yvon Lambert, le célèbre marchand d’art contemporain, croit aux miracles, rien n’est moins sûr. Depuis près de cinquante ans qu’il est sur ce terrain, il sait bien que c’est le travail qu’il a accompli avec passion et obstination qui l’a porté au premier rang de la scène internationale, et non quelque miracle qui soit.
Avec une rare finesse de jugement, forte d’une parfaite connaissance de l’art contemporain mais aussi de l’art tout court, la collection qu’il a constituée au fil du temps est digne d’un musée et la ville d’Avignon ne s’est pas trompée en l’accueillant dans l’hôtel de Caumont.
Depuis dix ans qu’elle y est installée, Éric Mézil qui la dirige y développe une programmation déclinant expositions monographiques et thématiques de tout premier plan. En une effervescente décennie, la Collection Lambert – comme elle s’appelle –, peut être fière d’afficher un bilan digne des plus grands musées. Pour fêter cet anniversaire, l’idée a été de concevoir une exposition « tel un portrait en filigrane du collectionneur », en la structurant au rythme d’un voyage réel et imaginaire au regard des grands mouvements que sont l’art minimal, l’art conceptuel et le land art, pivot trinitaire de la collection.
Intitulée « Je crois aux miracles », tant cette aventure a finalement dépassé les attentes de ceux qui l’ont imaginée, l’exposition des dix ans de la Collection Lambert est l’occasion d’un magistral défilé d’artistes qui en ont été l’hôte ou avec lesquels le marchand parisien a fait route. De Cy Twombly, Sol LeWitt, Toroni et Kiefer à Barceló, Nan Goldin, Lévêque et Loris Gréaud, en passant par Robert Barry, Buren, Blais, Combas et tant d’autres, c’est un vrai florilège de l’art contemporain que compose l’exposition avignonnaise.
Toutes les générations, tous les styles, toutes les attitudes, tous les modes s’y télescopent sans que jamais la confusion de l’art ne s’installe, mais au contraire autour de quelques idées fédératrices. Ainsi de la figure de Matisse, ici réduite à l’ovale, ce qui permet une brillante démonstration sur l’art minimal, la monochromie et le trait. Ou bien comme les questions du miracle de la vie, de la vanité de l’existence, de la mort figurée ou réelle. Autant de thématiques si largement universelles qu’elles risquent en effet de nous faire croire aux miracles.
Collection Lambert, musée d’art contemporain, 5 rue Violette, Avignon, www.collectionlambert.com, jusqu’au 8 mai.
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La Collection Lambert… miracle or not miracle ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°633 du 1 mars 2011, avec le titre suivant : La Collection Lambert… miracle or not miracle ?