Né à Varsovie en 1921, mais installé en France, à Nœud-les-Mines, dès 1925, Ladislas Kijno est l’une des figures artistiques fortes du nord de la France, en même temps qu’un artiste de carrure internationale.
Qui approche cette figure ne peut manquer d’être impressionné. Kijno est d’une générosité pour ainsi dire « déferlante ». En effet, sa sensibilité d’écorché vif et sa conscience politique, un sens très fort de la fraternité et de la solidarité le font s’engager, corps, âme et pinceaux, dans tous les bons combats, toutes les grandes causes, chaque fois, et c’est fréquent, que les droits et la dignité des hommes sont foulés au pied. Cet engagement est aussi fait d’une insatiable curiosité, pour les mystérieux mécanismes de la vie, pour toutes les cultures, vivantes ou anciennes, auxquelles il rend hommage, tout comme il aime à célébrer les grands artistes et surtout les grands poètes qui ont nourri sa pensée.
Cette ferveur exemplaire et ces grandes expériences commandent au déroulement de sa peinture. Celle-ci, vers la fin des années 50, se dégage des modèles de l’École de Paris, et réunit les éléments stylistiques qui seront bientôt autant de signes distinctifs : froissage des supports, papier ou toile, primat de formes ovoïdes, sortes de « boules » reliées entre elles, usage de couleur vaporisée à la bombe et, par contraste, gestualité brutale, éclaboussures, coulures. La ferveur, l’élan spirituel, la brûlure de la conscience s’expriment par le caractère éruptif de la peinture, avec force, parfois avec grandeur, toujours avec fracas. Et l’on a trop souvent l’impression que la peinture, qui est muette par essence, s’étouffe ici d’avoir tant à dire.
LILLE, Palais des Beaux-Arts, jusqu’au 15 octobre.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Kijno, peintre de combat
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : Kijno, peintre de combat