Art Contemporain - Que la Fondation Louis Vuitton rende hommage à Ellsworth Kelly (1923-2015), rien de moins étonnant.
Ce dernier, en collaboration avec Frank Gehry, l’architecte du lieu, et Suzanne Pagé, sa directrice artistique, a créé sa dernière œuvre monumentale, intitulée Spectrum VIII (2014), dans l’auditorium de la Fondation. Cette pièce se compose de cinq panneaux monochromes de tailles différentes ainsi que d’un rideau de scène constitué de douze panneaux déclinant une gamme de couleurs évoquant un arc-en-ciel. Pour l’artiste américain, il s’agissait quasiment d’un retour aux sources. Bien que sa formation ait commencé au Museum of Fine Arts de Boston, dès 1948 il s’installe à Paris et s’inscrit aux Beaux-Arts. Outre les rencontres avec d’autres artistes tels qu’Alexander Calder ou Constantin Brancusi, c’est surtout l’œuvre de Claude Monet et d’Henri Matisse, les deux maîtres de la couleur, qui marque Kelly. Initialement figuratif, il simplifie et épure les formes de différents objets quotidiens – fenêtres ou panneaux routiers. De retour aux États-Unis, il pratique une abstraction radicale où les aplats monochromes, aux contours précis, seuls ou associés, forment des surfaces parfaitement contrôlées, à l’opposé de la spontanéité gestuelle de l’Action Painting. Si cette méthode, appelée Hard Edge (arête dure), évite souvent la froideur minimaliste, c’est grâce à la vibration des teintes choisies par Kelly. La couleur jaune qui émane de White Curve (1978), avec une intensité presque aveuglante, témoigne parfaitement de la sensibilité de l’artiste.
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Kelly, maître de l’abstraction chromatique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°777 du 1 juillet 2024, avec le titre suivant : Kelly, maître de l’abstraction chromatique