Xxe Siècle - À première vue, le rapprochement entre Vassily Kandinsky (1866-1944) et les Pays-Bas n’a rien d’évident même si l’artiste y a fait un passage éclair en 1904, avec sa compagne Gabriele Münter.
En réalité, la justification de l’exposition amstellodamoise est d’ordre géopolitique. Le H’Art Museum (anciennement appelé Musée de l’Hermitage) était lié au célèbre musée russe de Saint-Pétersbourg. L’attaque de l’Ukraine en février 2022 par la Russie a provoqué la rupture de cette collaboration, incitant le musée hollandais à se tourner vers la National Gallery de Washington, la Tate Modern de Londres et le Centre Pompidou. Ce dernier, qui possède un très important ensemble d’œuvres de Kandinsky, a permis d’organiser une petite rétrospective de celui qui fait partie des pionniers de l’abstraction. Les commissaires, Angela Lampe, conservatrice au Centre Pompidou, et Birgit Boelens, conservatrice au H’Art, ont conçu un parcours chronologique où, grâce à une scénographie élégante, le visiteur suit l’évolution du peintre à partir de son installation à Munich en 1896. Les paysages néo-impressionnistes qu’il peint perdent graduellement toute ressemblance avec la réalité et se transforment en compositions dynamiques de taches de couleurs flottant sur la surface. Après quelques années passées en Russie, l’artiste rejoint le Bauhaus où son œuvre prend des accents géométriques, tendance qui caractérisera son style durant sa dernière période en France. Le clou de cette exposition est la reconstruction de l’imposant salon exécuté par Kandinsky et ses étudiants au Bauhaus (1922), en provenance du Centre Pompidou.
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Kandinsky au plat pays
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°778 du 1 septembre 2024, avec le titre suivant : Kandinsky au plat pays