PARIS
Avec près de 300 œuvres exposées sur 1 000 m2, l’exposition retrace l’histoire mouvementée des communautés juives du Maghreb et du Moyen-Orient.
Sous le commissariat de Benjamin Stora et d’une équipe d’experts, les salles révèlent des pièces et documents rarement exposés, comme un manuscrit autographe du savant Maïmonide du XIIe siècle. Le parcours chronologique tente de concilier perspectives historiques et focus thématiques, des premières communautés antiques aux dynasties familiales du XIXe siècle sous l’Empire ottoman. Car, quelles que soient les époques, ces communautés ont dû composer avec des pouvoirs étrangers, et donc faire face aux persécutions. Benjamin Stora rappelle qu’« on envisage souvent la présence juive en Orient par la fin, soit l’arrachement et les conflits, mais c’est aussi près de trois mille ans d’histoire commune ». Et cette culture commune transparaît dans les manuscrits médiévaux d’Égypte ou du Maroc, où s’entrecroisent hébreu et arabe pour débattre de notions scientifiques. Plus tard, aux XVIIe et XVIIIe siècles, les communautés séfarades chassées d’Espagne s’acclimatent sur les bords de la Méditerranée et au Maghreb où apparaît le judéo-arabe. Au XIXe, les Juifs séfarades voient leur statut redéfini par la colonisation et l’orientalisme – un changement visible dans les dessins des années 1830 et 1840. La mode européenne s’inspire des costumes séfarades, comme les caftans et les gilets brodés. Des focus par pays balayent ensuite le XXe siècle, à l’aide de pièces sorties de collections privées israéliennes : bijoux berbères, robe de mariée irakienne, amulettes et textiles iraniens partagent une certaine esthétique qui survit à l’éparpillement géographique. Comme Benjamin Stora ne veut pas se focaliser sur « les conflits », l’exposition passe rapidement sur la création de l’État d’Israël et ses conséquences pour les juifs du monde arabe, se contentant de quelques témoignages filmés. La dernière salle conclut le parcours par des clips musicaux venus du Yémen et d’Israël, pour montrer la vivacité du patrimoine musical juif oriental.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Juifs d’Orient, trois millénaires d’histoire à l’Ima
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°751 du 1 février 2022, avec le titre suivant : Juifs d’Orient, trois millénaires d’histoire à l’Ima