Art Contemporain - « L’humour n’est-il pas décrit par Freud comme une méthode permettant de reprendre le pouvoir dans une situation où l’on se sent parfaitement impuissant ? » C’est ainsi que Judith Hopf conclut sa réponse à la question – qu’elle admet d’ailleurs « ne pas trop aimer » – que François Aubart, l’un des commissaires de l’exposition, lui a posée sur le rôle que joue l’humour dans ses projets.
Les œuvres sculpturales et filmiques de l’artiste allemande (née en 1969) abordent en effet avec dérision, souvent à la lisière du cynisme, la relation que nous entretenons avec les objets technologiques – entre fascination et aliénation. C’est en deux volets, dans deux institutions parisiennes, que se déploie sa première exposition personnelle en France. Le titre, « Énergies », désigne pour les commissaires « ces flux invisibles et continus qui traversent aussi bien nos appareils électriques que chacun·e d’entre nous, qui dépensons tant d’énergie à les utiliser, faisant bien souvent corps avec eux ». C’est avec la volonté de trouver une « configuration expérimentale autour de ce terme », que Judith Hopf a pensé cette double exposition, qui « convoque des perspectives différentes » dans chacun des lieux. S’il est plutôt question de notre consommation d’énergie à Bétonsalon, la production d’énergie et les conséquences qu’elle engendre sur la nature sont le corps du propos de l’exposition du Plateau. Ainsi, Flock of Sheep, un troupeau de moutons schématiques dont les corps se résument à deux blocs en béton, nous met face à l’« absurdité », selon les termes de l’artiste, du rapport que nous entretenons avec notre environnement. Dans chacun des espaces, complémentaires, sont présentés des éléments de la série Phone Users, de grandes sculptures en argile qui présentent des êtres humains ne faisant qu’un avec leurs smartphones, comme autant de miroirs tendus qui nous invitent – ou enjoignent – à nous remettre en question.
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Judith Hopf : tristes technologies
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°759 du 1 novembre 2022, avec le titre suivant : Judith Hopf : tristes technologies