Satirique - Attention à ne pas vous faire plonger dessus ! Dans une piscine exiguë grouillante de monde, mieux vaut se tenir debout immobile et garder les bras le long du corps, comme le baigneur bedonnant que représente Honoré Daumier en 1858… Pour célébrer à sa façon les Jeux olympiques qui se tiendront cette année en France, le musée de Gravelines présente un ensemble de 90 lithographies satiriques de Daumier sur le thème des baigneurs.
À une époque où les bains publics se développent, où l’on commence à promouvoir l’activité sportive et où les bourgeois découvrent les joies de la baignade, dans les premières piscines, dans les rivières et même, pour les plus courageux, dans les vagues, le dessinateur satirique s’amuse à mettre à nu les bourgeois comme les fauchés, qui se pressent dans des espaces exigus appelés les « bains à quatre sous ». Ici, des malotrus épient les bains des dames, là, une femme, une corde accrochée autour de la taille, sort de l’eau après sa première leçon de natation. Plus loin, un enfant hurle en s’agrippant à une poutre pour résister à son père qui veut à tout prix le mettre à l’eau. On rit, on se délecte, on se surprend à reconnaître dans ces personnages nos contemporains. Une publication éditée sous la forme du journal Le Charivari, dans lequel paraissait les lithographies originales de Daumier, prolonge l’exposition en mettant en lumière le contexte historique et politique de ces gravures. « Daumier nous prévient qu’à défaut de bâtir une concorde nationale, les Français apprennent à nager. Pour les hygiénistes l’honneur est sauf », y lit-on. Ouf !
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Joies du bain
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°772 du 1 février 2024, avec le titre suivant : Joies du bain